Interferences N°46

N°46 Cgt-PagesJaunes 7, avenue de la Cristallerie Sèvres 92317 cedex -Mars 2014

Négociations salariales

Hé les gars c'est les négos !!....

Ben oui quoi, les négos quoi !

Les négos salariales, les Nao, les négos !... Non ?

Il y a quinze ans on tractait à tour de bras, les assemblées générales envahissaient le hall d’accueil, on gueulait en faisant le tour du bâtiment, on était au moins trois cents !... Selon les syndicats.

On se battait pour des augmentations générales qui sont le socle de la véritable reconnaissance de l'intégralité des missions entreprises dans son métier tout au long de l’année, non pas individuellement mais de façon collective au sens même du métier exercé. Et puis on a acheté nos jours de RTT, 3 ans de gel des salaires. Ensuite le patronat a imposé sa philosophie, à savoir l’instauration d’une politique à la gueule du client au travers de l’augmentation individuelle soit disant au mérite. Dans le même temps on nous a vendu les fameux éléments complémentaires de rémunération, la mutuelle, la participation, l’intéressement etc.

On sait ce que c’est devenu ! Ils ont été jusqu’à nous faire acheter très cher la révision du calcul de la prime d’ancienneté pendant des années. Et tout le monde a oublié le sens même de ce que sont les NAO. Faut dire que pendant ces quinze années, la vache à lait qu’était PagesJaunes a alimenté les appétits voraces de ses actionnaires successifs à coup de milliards distribués. Difficile de dégager du beurre pour les salariés. Contre toute forme d’objectivité, la Direction assure que pendant toute cette période, le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés a été préservé. Tout au moins en moyenne, tant pis pour ceux qui sont en dessous de la barre et cela malgré un amalgame opportun entre primes et augmentations.

Aujourd’hui on en est arrivé à un point où la politique de la direction nous garantit de négocier après la virgule, derrière le zéro et ne vous trompez pas, cela lui coûte, philosophiquement, c’est un cadeau qu’elle nous fait, on serait ingrat de ne pas le reconnaître. Et puis la vache est maigre, sûrement la faute des salariés ! Ce sont eux qui ont dû prendre la décision de l’endetter, à tel point que même les porteurs d’actions d’aujourd’hui doivent faire ceinture, un comble !

Alors comme nous en avons assez de négocier une augmentation du ticket restaurant, une revalorisation d’une éventuelle prime de vacances et de gérer des cacahuètes ; comme nous faisons le constat que pendant des années les efforts incessants des salariés notamment dans leur capacité à réaliser la transformation nécessaire de l’entreprise n’ont pas été pris en compte ; comme il est immoral de parler d’une crise virtuelle organisée par la même finance qui gère l’entreprise ; comme nous savons que chacun d’entre vous subit des augmentations importantes et répétées de toutes les charges incompressibles sur leur budget nous avons décidé que les revendications de la Cgt seraient ambitieuses, objectives et collectives :

1- Salaire minimum de 1800 € chez Pages Jaunes

2- Instauration d’un 14ème mois.

Nous vous invitons à vous mobiliser pour soutenir cette plateforme revendicative au travers de toutes les actions que vous déciderez.

Nous vous informons dans l’article suivant des décisions de la Direction pour les salariés sédentaires – hors télévente, suite aux négociations salariales.

AG 2014

Pour les sédentaires

- Augmentations pour les Non Cadres :

En Moyenne

AG 1,15%

AI 0,85%

Promotions 0,2%

Total => 2,2%

Avec un minima de 40 € pour un salaire <1800 € Brut/mois (Soit une AG de 2,3% ; 520 €/ans)

Avec un minima de 30 € pour un salaire compris entre 1800 € et 2050 € Brut/mois (soit une AG de 1,3% ; 380 €/ans)

- Augmentations pour les autres non Cadres :

AG 1%

AI 1%

Promotions 0,2%

- Augmentations pour les Cadres :

Cadres de Niveau 4 :

AG 0,5%

AI 0,5%

Promotions 0,2%

Cadres de niveaux supérieurs à 4:

AG 0%

AI 2%

Promotions 0,2%

La Direction s’engage à regarder les cadres qui n’ont pas eu d’AI depuis plus de 3 ans au moins.

- Tickets Restaurants : ils passent à 8,80 € (participation de la Direction à hauteur de 60%, soit 5.28 €)

- Prime Vacances : elle passe de 680 à 700 €.

- Prise en charge totale des RIE pour les agences de Rennes et Bordeaux.

- Focus sur la population sénior (+50 ans) n’ayant pas eu d’AI depuis un certains temps.

Ça se lâche !

Ça se lâche ! Et pas qu’un peu ! Certains propos font froid dans le dos et nous amènent à douter des grandes valeurs de l’entreprise et notamment de celle d’équipe.

Exemple d’un bref dialogue recueilli entre responsables commerciaux à la machine à café :

- « Elle me fait chier celle-là ! Impossible de la joindre, jamais là, elle fait ce qu’elle veut. »

- « Fous- lui la pression, un nœud au ventre, elle finira par se mettre en maladie et on en sera débarrassé. »

C’est ce qu’on peut appeler de l’innovation et de l’agilité, on frise l’excellence dans l’adaptation, on est exemplaire et surtout on agit avec courage.

Quelques petits rappels :

- La France est classée 44ème sur 50 pays en terme de qualité et d’efficacité de son management (source IMD 2009)

- La France est le 3ème plus mauvais pays concernant la santé, le bien être au travail et le traitement du stress. (source OMS 2008)

- 3 à 4% du PIB sont dépensés en excitants et antidépresseurs

- 1/4 des hommes et 1/3 des femmes souffrent de détresse psychique ou physique et pénibilité au travail.

- 1 personne par jour se suicide des conséquences du travail.

Un vrai bonheur ! Mais doit-on parler d’immaturité, d’incompétence ou de simple connerie.

Un test proposé à des étudiants en management réunit quelques items intéressants :

- il m’arrive d’utiliser des insultes ou d’humilier par des remontrances

- je profère des menaces et pratique des formes d’intimidations verbales ou physiques

- je peux dissimuler sous des plaisanteries ou taquineries des propos vexatoires

- j’envoie occasionnellement des e-mails cinglants et directs.

On se croirait tout droit sorti de son quotidien !

Le professeur à l’origine du test qualifie ce comportement de pure connerie et se dit expert en conologie, science qui étudie cette connerie.

Il conclut que la connerie nuit gravement à la santé et qu’elle est à l’origine d’une contre-productivité colossale largement sous-estimée. Dire que les patrons se plaignent du coût du travail ! Nous on se plaint du coût de notre mutuelle. En somme, que des conneries !

La légende du Colibri

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ! Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » Le colibri répondit alors : « Je sais, mais je fais ma part. »

Tous ensemble, on est plus fort !

Y’a comme un flou

Après la réorganisation commerciale, après la gestion par flux au niveau des services clients, après la régionalisation sur BU des responsables Marketing, après la disparition des métiers de maquettistes, quel avenir pour les agences qui ne disposent pas d’une télévente ?

La Direction qui ne lésine pas sur sa volonté de devenir un exemple mondial en exhibant les avantages sociaux qu’elle souhaite mettre en place pour attirer de « nouveaux talents », notamment dans son désir de déménager son siège social pour répondre à son nouveau standing, devrait également être une référence dans la gestion de ses « anciens talents» si elle souhaite accéder à cette excellence. Mais culture et militantisme patronaux ne s’accordent guère avec ce qui peut s’avérer coûteux et surtout ce qui ne rapporte plus. Nous n’attendons d’ailleurs rien du patronat et de notre Direction Générale, nous ne sommes ni crédules ni naïfs, mais nous avons des droits et notamment celui d’être informés.

Prenons le cas du métier de maquettiste. Ecarté de la réorganisation commerciale, la Direction affirme dans un premier temps que ses missions restent inchangées. Une deuxième étape s’ouvre sur une réflexion pour de nouvelles missions, bien écartées du cœur de métier puisqu’aucune piste d’évolution sur des produits graphiques n’est envisagée. Et pour cause, quels en seraient les supports. Sites : sous traités, vidéos : sous traitées, mobiles : sous traités, etc… et pas un zeste d’innovation, situation financière oblige ! Troisième étape, métier inscrit sensible dans le cadre de la GPEC. On s’attend donc à une nouvelle charrette qui sera budgétée sans aucun doute aux prochaines échéances en la matière c'est-à-dire en septembre. Mais plutôt que d’en informer les intéressés d’ores et déjà de façon à anticiper au mieux tous types de reconversions internes ou externes, l’excellence de la gestion RH préfère rassurer à tout va au risque à terme de décevoir et surtout de stresser.

Autre métier en souffrance, les secrétaires commerciales, elles aussi dépouillées de leurs missions au profit de la sous-traitance. Quel avenir, nul le sait et surtout pas les intéressées. Idem concernant les assistantes commerciales.

On se pose donc la question de la viabilité des petites agences terrain à partir du moment où ces métiers auront disparu. Ah c’est sûr le matin la direction nous jure la main sur le cœur qu’il n’y a pas de plan de suppression d’agences mais l’après midi…? Le client à beau être au centre, la notion de proximité semble être élastique et le rayon s’agrandit.

Equipe, intégrité, innovation, agilité, des valeurs façon mandarom que tout le monde sans exception se doit d’adopter pour être IN, sauf peut-être en ce qui concerne la gestion des Ressources Humaines où l’atteinte de l’excellence se mesure au degré d’opacité.

K

Actuellement on a l’impression que le nombre de ceux qui produisent réellement les richesses a chuté, alors que le nombre de chefs, sous chefs, directeurs, transversaux ou longitudinaux, a explosé. Si 30 ans auparavant il y avait 1 personne non productive pour 10 productives, aujourd’hui il y a 4 personnes non productives pour 10 productives.

C’est en allongeant les strates hiérarchiques que l’on crée des divisions, que l’on cloisonne les individus et dilue les responsabilités. Parmi toute cette hiérarchie certains ne sont pas dupes et savent qu’ils ne servent pas à grand-chose, mais si le système s’écroule, que vont-ils devenir ? Comme disait Mirabeau: « il est difficile de corrompre quelqu’un qui ne vous doit rien », et ces nouveaux « postes » font partie des garants du système. Ils doivent tout au système donc ils sont prêts à le protéger et à détourner leur frustration sur d’autres ! Ils font leur travail parfois la peur au ventre, ils craignent qu’un jour le capitaine du navire ne les enchaine à leur tour sur le banc à coté des galériens dont ils n’ont su obtenir le maximum !

Le capitalisme défend le système marchand tel qu’il est, car c’est à l’ombre de toute une hiérarchie qu’il est demandé au salarié de collaborer à sa propre soumission. Les capitalistes ont bien compris que les entreprises deviennent des zones de non droit. Dans une entreprise, le salarié est soumis – pas seulement par le lien de subordination avec l’employeur - et toute rébellion est sanctionnée. Cette peur fait accepter toutes les régressions ! Ce sont les petites renonciations journalières et l’acceptation de petites brimades quotidiennes qui pérennisent le système !

En régime capitaliste, le progrès technique n’est pas synonyme de progrès social. Loin de là, il est même presque synonyme de régression sociale, d’appauvrissement de la grande masse de la population au profit d’une minorité toujours de plus en plus minoritaire, puissante et arrogante.

Communication de la direction sur le PSE

Dans son dernier En direct, au sujet du PSE, la direction écrit :

« A l’issue du dialogue social constructif mis en place l’an dernier, le Comité d’Entreprise a rendu un avis sur le projet de transformation de l’entreprise, marquant ainsi la fin de la procédure d’information-consultation. En complément l’accord d’accompagnement social intégrant les mesures du PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi), signé entre PagesJaunes et les organisations syndicales, a été validé il y a quelques jours par la DIRECCTE. »

Tout en non-dits et en faux-semblants !

Oui, le CE a bien rendu un avis sur le projet de transformation de l’entreprise, c’est la loi, un avis motivé, un avis qui était très négatif, comme d’ailleurs les avis rendus par les différents CHS-CT.

Oui, l’accord sur le PSE a bien été signé par certaines Organisations Syndicales, mais pas par la CGT, qui vous a déjà fait un communiqué à ce sujet. On sait maintenant que certaines restrictions émises sur la modification des règles concernant le chômage vont se confirmer.

Le changement c’est maintenant

Pour les commerciaux : l’ouragan « PSE » a décimé les rangs des VRP. Déjà 279 refus enregistrés à ce jour (et seulement 51 d’entre eux ont plus de 58 ans) !!

Les agences de Grenoble, Lyon et Caen en tête avec 17 à 18 départs par agence. Malgré la conjoncture actuelle difficile sur le marché de l’emploi, il est étonnant qu’autant de monde préfère la précarité au nouveau contrat proposé par Pages jaunes… Que faut-il en penser ??

La vague des départs a des conséquences sur les conditions de travail de ceux qui restent et se voient aujourd’hui gavés de contrats… Et de surcroît on leur demande de la croissance…!!!

A l’aube du changement : car tout change pour cette population, leurs conditions de travail, leur démarche commerciale, leurs outils, leur organisation, leur hiérarchie, leur rémunération, leurs secteurs et leurs clients… On les épuise à rentrer leurs commandes ainsi que celles de leurs collègues partis et on les récompense en leurs proposant comme seule augmentation des miettes insignifiantes comme pour les autres populations d’ailleurs.

Le changement c’est sûrement maintenant… Mais pour les valeurs travail et humaines c’était certainement mieux avant…!!!

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