N°43 Cgt-PagesJaunes
7, avenue de la Cristallerie Sèvres 92317
cedex
-Janvier
2013
Pour Gagner plus…de salaire…de bien-être…de fraternité, de paix, de libertés, de santé, de justice, d’émancipation sociale…de droits |
Edito
La fin du monde s’étant bien passée, nous sommes heureux de vous souhaiter une bonne année 2013 qui s’annonce sous les meilleurs auspices, au moins en termes de rémunération. L’un des premiers rendez-vous sociaux à PagesJaunes sera la négociation annuelle sur les salaires, qui débute le 17 janvier prochain. Celle-ci nous laisse de grandes ambitions puisque la presse économique a relaté les décisions du Comité de rémunération du Conseil d’Administration de PagesJaunes Groupe qui a proposé une hausse très modérée de la partie fixe de notre nouveau PDG.
4% d’augmentation, une quasi misère, certes en-dessous de ce que nous estimons être la véritable inflation des dépenses incompressibles des ménages. Mais une augmentation qui correspond tout de même à 20 000 euros ! 4% d’augmentation générale voila qui nous semble constituer une bonne base plancher de négociation avec la Direction. Cela changerait un peu des 1,5% ,1%, ou encore 0% des années précédentes. Nos convictions à la CGT sur ce sujet font que nous ne négocions que les augmentations générales des salaires. Néanmoins on ne peut pas omettre de parler d’un complément sous la forme d’un
don de 300 000 actions gratuites effectué au profit du même PDG. A 2 euros le bout, ça ne fait qu’un petit pactole de 600 000 euros ! Nul doute que cela ne puisse pas donner quelques idées à la Direction pour ce qu’elle veut faire concernant les augmentations individuelles. Sachant qu’au moins le DG adjoint s’est vu lui aussi attribuer un subside de 150 000 actions gratuites, on est pris tout à coup d’un doute. Restera-t-il du pognon pour les autres ? A savoir nous, les quelques 4 000 salariés de l’entreprise qui en créons la richesse. Cela fait bien longtemps que nous ne parlons plus d’égalité en la matière, le mot d’équité est lui-même de moins en moins à la mode, on comprend pourquoi. Cependant avec une année 2012 qui a vu un intéressement et une participation quasi nuls, des augmentations du même tonneau, il est grand temps de rééquilibrer la balance. Balance qui reste rappelons-le, le symbole de la justice.
Des armes ! Du sang ! Des larmes !
Nous avons appris fin décembre le
désengagement de KKR et de GoldmanSachs de Médiannuaire Holding, notre actionnaire depuis le 12 octobre 2006, au profit de Cerberus Financial Management un autre fond d’investissement spécialiste des LBO (Leverage Buy Out) du côté de Wall Street. Pour le commun des mortels que chacun de nous est, cela ne revêt que peu d’importance ; on reste dans le même schéma financier et on aurait tendance à se foutre pas mal de savoir qui détient l’entreprise qui nous emploie à partir du moment où ledit emploi nous reste conservé. C’est sans compter avec la curiosité de votre syndicat préféré qui ne peut résister à l’envie de lever le voile sur la vraie nature de ce nouvel actionnaire.
Cerberus, brûlante allusion à Cerbère, le rantanplan de l’enfer. Va-t-il nous y plonger ou nous empêcher d’y entrer ? Toujours est-il que ce fond d’investissement multi secteurs ne se caractérise pas par sa morale exemplaire. Aux Etats-Unis il détient notamment Freedom Group, une holding qui regroupe la quasi-totalité des industries de l’armement pour les particuliers et parfois aussi pour les militaires eux-mêmes (Remington, Bushmaster Firearms, DPMS/Panther Arms, Marlin, H&R, The Parker Gun, Mountain Khakis, Advanced Armament Corp., Dakota Arms, Para USA and Barnes Bullets). Rien d’étonnant quand on connaît la composition de son conseil d’administration. Il comporte plusieurs sommités du Parti Républicain dont Stephen Feinberg, très gros donateur du Parti et dirigeant du plus gros lobby industriel des armes à feu. Il finance les milices anti-immigrants sur la frontière mexicaine. Le genre de cowboy qui n’hésite pas à faire couler le sang ! Le sang justement qui intéresse aussi Cerberus. Un excellent article paru dans Geostratégie (voici le lien pour le lire dans son intégralité : http://www.geostrategie.com/2329/ceberus-capital-les-vampires-existent-vraiment-au-sens-propre-du-terme/) nous en apprend de belles, nous qui croyions que seule la Transylvanie enfantait des Dracula.
Petit extrait en guise de hors d’œuvre : Les Vampires existent, ils vivent à Wall Street et ont engrangé 2 milliards de dollars en 2009 en rachetant à bas prix du sang à des donneurs pauvres et en manipulant ensuite le marché afin de créer une pénurie de plasma qui a fait monter les prix… au détriment des malades. Ces produits dérivés du plasma sont devenus tellement chers (deux fois le prix de l’Or pour certains) que les assurances médicales refusent de les rembourser, mettant en danger la vie des personnes. En 2009 la fortune sourit à Cerberus, à travers leur entreprise Talecris, qui vient d’annoncer près de 2 milliards de dollars de résultat pour son activité de vente de plasma sanguin. Cerberus avait acheté l’entreprise il y a 4 ans pour 83 millions de dollars – soit un bénéfice multiplié par 23. Les profits de Cerberus sont dans la droite ligne de la barbarie habituelle du capitalisme, et cette fois ce n’est pas une métaphore. Cerberus suce littéralement le sang des pauvres pour le revendre très cher aux malades. A travers un réseau de collecte, Talecris collecte du sang – généralement auprès de personnes pauvres, notamment dans les villes frontalières du Mexique. Elle paye ces donneurs sous forme de bons de nourriture ou de bons d’achat, généralement pour des sommes très faibles, entre 8 et 25 dollars….
On invite tous les salariés de PagesJaunes à augmenter leur consommation d’ail ! L’ail c’est mieux que l’oignon, ça ne fait pas pleurer. Cela nous évitera peut-être de verser des larmes comme l’on fait les salariés de Chrysler aux États-Unis.
En 2007 Cerberus a racheté Chrysler Motors et GMAC. Ils s’étaient empressés d’empocher les millions de subventions d’Etat accordées “pour sauver l’emploi” avant de dépecer tous les atouts de l’entreprise, de mettre 30 000 personnes au chômage puis de jeter l’éponge deux ans plus tard en accusant les syndicats d’avoir saboté l’entreprise. Comme toujours, c’est le contribuable américain qui avait payé la facture, épongé la dette et payé les indemnités.
En 2007, lors du rachat, John Snow le patron de Cerberus, ex patron américain du trésor sous G.Bush y avait vu une grande victoire du capitalisme !
Il vaut mieux peut être s’arrêter là avant d’être accusé de saboter le moral des troupes !
Néanmoins, notre direction que nous avons récemment interpellée sur la notion d’éco-citoyenneté au regard de l’utilisation massive de l’informatique en mode « clouding », très polluante, mais qui ne s’était pas posé la question (sic), va peut-être être obligée de s’en poser une sur la simple question de citoyenneté tout court. Nous sommes impatients de l’entendre s’exprimer sur le sujet.
Question de délégués du personnel / Réponse de la DRH
- Le portail mobilité sur l'intranet donne la possibilité aux salariés de laisser leurs souhaits d'évolution dans "l'espace candidat". Comment sont traitées ces demandes et quel suivi est proposé aux salariés demandeurs ?
Actuellement certains ont reçu des accusés de réception de leurs demandes, puis plus rien. Ils en sont à se demander si ce n'est pas un moyen supplémentaire d'enterrer leur requête et de ne plus pouvoir contacter quelqu'un en direct.
Réponse de la DRH :
« La Direction répond qu’à ce jour les collaborateurs disposent de trois moyens pour laisser un souhait de mobilité :
- s’abonner aux alertes mails sur une direction, une zone géographique, un type de poste : dans ce cas le collaborateur reçoit les offres correspondantes par mail le jour de leur publication ;
- déposer une « candidature spontanée » sur une entité ou direction : dans ce cas le service mobilité redirige la demande dans
l’outil vers le RH concerné, qui voit la candidature apparaître comme étant « à traiter dans l’outil » ;
- répondre directement à une offre : le collaborateur apparaît dans la liste des candidats de l’offre et est contacté par le RH qui s’en occupe.
Dans les deux derniers cas, les collaborateurs sont présents dans l’outil et sont ajoutés à notre « Vivier de mobilité interne », que les RH regardent en amont avant de publier une offre afin de voir si des salariés pourraient être intéressés. »
Illustration (de ce qui précède)
Un salarié reçoit une réponse par mail de Recrutement PagesJaunes suite à une candidature.
- Recrutement PagesJaunes :
Bonjour,
Nous avons étudié votre dossier de candidature, et celui-ci a retenu toute notre attention.
Malgré toutes les qualités que présente celui-ci, nous avons le regret de vous informer qu’il ne nous a pas été possible de retenir votre candidature.
Nous espérons que vos recherches aboutiront rapidement.
Nous vous prions d'agréer nos meilleures salutations.
L'équipe en charge du recrutement
- Le salarié :
Bonjour,
Je souhaiterais savoir de quelle candidature il s’agit et quel est le motif de refus. Cordialement.
- Recrutement PagesJaunes :
Ceci est une adresse mail générique, merci de ne pas y répondre.
L'équipe Recrutement
- Le salarié :
Re-bonjour. A qui dois-je m’adresser ?
Plus de réponse.
Sophrologie
Pour répondre à ses obligations en matière de santé au travail, et dans le cadre du plan d’actions Qualité de vie et santé au travail, la direction de PagesJaunes a encore trouvé un nouveau truc (pour les salariés de Sèvres, à titre pilote) : l’organisation d’ateliers « découverte » sur le thème de la sophrologie. La DRH définit cette dernière comme « un moyen de vivre plus positivement et de gérer son stress, ses émotions et ses capacités. »
Rappelons que c’est la direction qui est responsable de l’organisation et des conditions de travail dans l’entreprise : charge de travail, contenu du poste, formation, management, objectifs, etc. qui sont autant de sources de stress et de pressions pour les salariés.
Vous devez « positiver », « gérer votre stress » et pour y parvenir la direction vous invite à des ateliers « découverte » sur le thème de la sophrologie, sur votre temps de pause bien sûr.
Ainsi le problème collectif de l’organisation et des conditions de travail dans l’entreprise génératrices de stress est transformé en un problème individuel.
Dans une News RH de mai 2012, le DRH Groupe écrivait : « Si nous avons individuellement un rôle à jouer, c’est ensemble que nous améliorerons le mieux-être dans l’entreprise. » On est d’accord !
A la Cgt, nous avons des solutions pour vivre plus positivement, calmer son stress et ses émotions : améliorer les conditions de travail, embaucher le personnel nécessaire, transformer les CDD en CDI, augmenter les salaires, permettre aux salariés d’évoluer.
Avis du CHSCT Ile de France Orléans du jeudi 17 mars 2005 :
Souvenir… Souvenir…
Au sujet de la réorganisation du service ACS (Fabrication des sites internet) :
Suite aux informations fournies au CHSCT Ile de France lors de la réunion extraordinaire du 28 février 2005, les élus donnent un avis défavorable sur la réorganisation d’ACS pour les raisons suivantes :
-Nous n’avons pas obtenu de garantie sur les devenirs des métiers existants à ACS, à savoir les métiers de graphiste et rédacteur.
-Aucune embauche n’est prévue alors que la Direction prévoit une rentabilité accrue ainsi qu’un développement de l’activité Sites.
Au cours d’une réunion chez PagesJaunes… |
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-Ce projet présenté comme provisoire, ne porte aucune perspective d’avenir pour les salariés.
Avis défavorable sur la réorganisation rendu à l’unanimité des élus.
Et bien on n’avait pourtant pas de boule de cristal à l’époque, mais le métier de Rédacteur a bel et bien disparu à PagesJaunes SA. Et c’est aujourd’hui PJMS qui a repris la rédaction des textes des PVI.
Les propositions du MEDEF sont inacceptables !
A la demande du gouvernement, Syndicats et patronat ont engagé une négociation nationale interprofessionnelle. Les conclusions sont susceptibles d’être retranscrites dans une loi et donc un débat parlementaire au début de l’année 2013. Dans cette négociation, le patronat campe sur des positions inacceptables que l’on peut résumer ainsi :
- fini, le CDI, bien trop « rigide » aux yeux des organisations patronales ;
- assouplissement des procédures relatives au licenciement ;
- limitation des recours en justice pour les salariés et du montant des indemnités en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ;
- passage à la moulinette du licenciement économique et réduction des délais de procédures…
Au-delà de la provocation de ces propositions, chacun d’entre vous peut mesurer qu’elles conduisent à une impasse économique et sociale, les salariés toujours plus considérés comme variable d’ajustement des choix patronaux.
La Cgt ne laissera pas faire, c’est votre avis qui doit compter dans cette négociation.
Consultez notre blog
Bonne année 2013
à toutes et à tous !
Santé
Solidarité
Blé
En 2013, soyons tous ensemble pour l’avenir de notre entreprise et de nos emplois à PagesJaunes !